Le compostage est un processus naturel fascinant et incroyablement utile pour transformer nos déchets organiques en un terreau riche et nourrissant. Mais comment, concrètement, passe-t-on de simples épluchures à un compost prêt à être utilisé dans le jardin ou sur un balcon ? Dans cet article, nous vous guidons pas à pas dans la compréhension du processus de compostage, depuis le choix des déchets jusqu’à l’utilisation du compost mûr. Suivez le guide !

Qu’est-ce que le compost ?
Le compost est une matière organique décomposée naturellement par l’action combinée de micro-organismes (bactéries, champignons), de petits animaux (vers, insectes), de l’oxygène et de l’humidité. Résultat : une matière noire, grumeleuse et odorant la terre, que l’on peut utiliser comme amendement pour enrichir les sols.
Mais pour obtenir ce compost de qualité, il faut respecter quelques règles simples. Le processus commence dès la production des déchets organiques à la maison.
Étape 1 : Identifier les déchets compostables
Tout commence dans votre cuisine ou votre jardin. Les déchets organiques peuvent être classés en deux grandes catégories :
Les matières vertes (riches en azote)
Elles sont humides, molles et se décomposent rapidement. Ce sont :
- Les épluchures de légumes et de fruits
- Le marc de café et les filtres en papier
- Les sachets de thé (sans agrafes)
- Les restes de légumes crus
- Les fleurs fanées
- Les tontes de pelouse
Les matières brunes (riches en carbone)
Elles sont sèches, dures et se décomposent plus lentement. Ce sont :
- Les feuilles mortes
- Le papier non imprimé (essuie-tout, serviettes en papier)
- Le carton brun déchiré
- Les coquilles d’œuf écrasées
- Les copeaux et sciures de bois non traités
Bon à savoir : pour un bon compost, l’équilibre entre matières vertes et brunes est essentiel. Une bonne règle : 1/3 de vert pour 2/3 de brun.
Vous pourrez trouver une liste exhaustive des matières compostables sur ce blog.
Étape 2 : Choisir son composteur
Il existe plusieurs types de composteurs, adaptés à différents contextes :
- Composteur de jardin : souvent en bois ou en plastique, posé à même le sol. Idéal pour les maisons avec jardin.
- Composteur de balcon : plus compact, parfois avec lombricompostage intégré.
- Bokashi : méthode de fermentation des déchets organiques en bac fermé, adaptée aux petits espaces.
- Compost collectif : dans certains quartiers ou immeubles, des composteurs partagés permettent de valoriser les biodéchets en commun.
Le choix du composteur dépendra de votre espace, de la quantité de déchets que vous produisez et de votre disponibilité à entretenir le compost. Voici un guide pour choisir votre composteur.
Étape 3 : Remplir le composteur intelligemment
Le remplissage du composteur doit suivre quelques principes simples pour éviter les mauvaises odeurs et accélérer la décomposition :
- Alternez les couches : ne mettez pas tous les déchets de cuisine d’un coup. Ajoutez toujours un peu de matière brune après une matière verte.
- Découpez les gros déchets : plus les morceaux sont petits, plus la décomposition est rapide.
- Mélangez régulièrement : une fois par semaine, retournez légèrement le compost pour l’aérer.
- Évitez certains déchets : les viandes, poissons, produits laitiers, restes cuisinés ou agrumes en excès peuvent ralentir le processus ou attirer les nuisibles.
Étape 4 : Observer le processus de décomposition
Une fois lancé, le compost entre dans un cycle de transformation :
1. Phase de montée en température
Dans les premiers jours, la température à l’intérieur du tas monte fortement (jusqu’à 60°C), sous l’action des bactéries thermophiles. C’est une phase rapide où les déchets se décomposent intensément.
2. Phase de décomposition active
Les micro-organismes continuent leur travail, aidés par des insectes, des cloportes, des vers de compost (Eisenia foetida). Le tas diminue de volume, change de texture et de couleur.
3. Phase de maturation
Cette dernière phase peut durer plusieurs semaines ou mois. Le compost devient homogène, sent l’humus, et les vers y sont très actifs. C’est le moment où les nutriments se stabilisent.
⏳ Durée moyenne d’un compost : entre 3 et 9 mois, selon les conditions (type de composteur, saison, fréquence du brassage, équilibre des matières…).
Étape 5 : Reconnaître un compost mûr
Comment savoir si votre compost est prêt à l’emploi ? Voici quelques signes :
- Il est foncé, presque noir
- Il a une odeur de terre de forêt
- Il est friable, sans morceaux reconnaissables
- Il ne chauffe plus
- Il n’attire plus les moucherons
S’il reste encore des déchets visibles, vous pouvez tamiser le compost et remettre les gros morceaux dans le composteur pour une deuxième phase de décomposition.
Étape 6 : Utiliser le compost
Un compost mûr est un allié de choix au jardin ou sur un balcon. Il ne remplace pas la terre, mais il améliore considérablement sa qualité.
Voici comment l’utiliser :
- Au potager : incorporez-le dans la terre au printemps ou à l’automne (2 à 5 kg/m²).
- Dans les jardinières : mélangez-le avec de la terre ou du terreau à hauteur de 20-30 %.
- Au pied des arbres ou haies : en paillage, pour nourrir et protéger les racines.
- En plantation : ajoutez une poignée dans chaque trou de plantation pour stimuler la reprise.
❗ Attention : un compost trop jeune (non mûr) peut brûler les racines ou déséquilibrer le sol. Ne l’utilisez que s’il est bien décomposé.
Astuces pour un compost réussi
- Aérez régulièrement : sans oxygène, le compost devient anaérobie et sent mauvais.
- Surveillez l’humidité : un bon compost doit être humide comme une éponge essorée. Trop sec, il se bloque ; trop mouillé, il pourrit.
- Couvrez le composteur : cela permet de garder la chaleur et de limiter l’évaporation ou la pluie.
- Éduquez votre entourage : collez une affichette sur la poubelle verte avec la liste des bons déchets compostables.
Le compostage en ville : c’est possible !
Même sans jardin, vous pouvez composter ! Voici quelques options :
- Lombricomposteur d’intérieur : idéal pour appartement, peu odorant et très efficace.
- Bac Bokashi : transforme les déchets fermentés en engrais liquide et pré-compost.
- Composteurs collectifs : de plus en plus de villes proposent des points de dépôt pour les biodéchets.
Vous pouvez aussi déposer vos déchets dans les bornes dédiées à la collecte des biodéchets, si votre commune en dispose. Depuis 2024, les collectivités ont l’obligation de proposer une solution de tri à la source des biodéchets. Profitez-en !
Les bienfaits du compost
Composter ne sert pas seulement à réduire le volume de nos poubelles. C’est aussi :
- Une source de matière organique gratuite
- Un moyen de nourrir naturellement la terre
- Une solution pour lutter contre l’appauvrissement des sols
- Un geste écologique fort, en réduisant les émissions de gaz à effet de serre liées à l’incinération ou à l’enfouissement des déchets






